Allée des Brouillards

Cette étroite allée romantique reliant la rue Girardon à la rue Simon-Dereure (place Casadesus) est empruntée chaque jour par les promeneurs amoureux de Montmartre, en quête d'un air de la Butte d'autrefois, rurale et pittoresque.

Au XIIe siècle, à cet emplacement se tenaient une ferme et un moulin dits "des Brouillards". Cette appellation provient des vapeurs d'eau émanant des nombreuses sources de ce petit plateau, et qui au contact de l'air frais formaient un manteau de brume dans le paysage.

En 1772, le marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan racheta les ruines du moulin et son domaine environnant pour y construire une folie, blanche bâtisse au fronton triangulaire, qui prendra le nom de château des Brouillards. Le poète Gérard de Nerval (1808-1855) était tombé sous le charme de cet édifice : "[...] admirable lieu de retraite, silencieux à ses heures [...]" écrivait-il dans L'illustration.

▼ ▼ ▼ Le château des Brouillards ▼ ▼ ▼

Au milieu du XIXe siècle, les communs de cette folie se dégradèrent sensiblement. Le parc et les potagers furent envahis par des vagabonds et des bohémiens, se transformant peu à peu en un terrain vague qui deviendra le fameux "maquis", si cher aux Montmartrois nostalgiques. Le château quant à lui fut investi par des artistes sans-le-sou comme Poulbot ou Steinlein.

Il fallut attendre les années 1920 pour que le propriétaire du château, l'historien Victor Perrot, commence à le restaurer et se batte pour sa conservation.

Il arrive à empêcher la destruction de la demeure par la Ville de Paris, qui projetait de relier les rues Girardon et Simon Dereure. C'est ainsi que l'allée des Brouillards fut ouverte au public en 1929.

Au pied de l'allée des Brouillards se trouve le square Suzanne Buisson. On y accède par la place Casadesus ou par la rue Girardon.

Ce square célèbre l’action exemplaire de cette résistante, morte en déportation, qui avait élu domicile au n°7 de la rue Girardon.

▼ ▼ ▼ La place Casadesus ▼ ▼ ▼

Au centre de ce jardin, surplombant une fontaine, trône la statue de Saint-Denis, premier évêque de Paris. Pourquoi trouve-t-on une statue de Saint-Denis précisément à cet endroit ? Selon la légende, c'est ici en 258, dans cette source, qu'il aurait lavé sa tête décapitée, après avoir gravi la butte Montmartre la tête entre les mains. Il aurait ensuite repris son chemin pour finalement s'écrouler mort dans la ville qui s'appelle aujourd'hui Saint-Denis.

▼ ▼ ▼ Square Suzanne Buisson ▼ ▼ ▼