Ou dans un patelin paumé, au choix. Non mais que s'est-il passé sur la Butte-aux-Cailles pour qu'on ne croise personne dans les rues ?
J'ai parcouru mon chemin quasiment sans croiser âme qui vive.
Pourtant la première fois que je suis grimpée là-haut sur la colline, c'était un soir de 21 juin, à l'occasion de la fête de la musique et les rues étaient bondées, il y avait une ambiance de folie.
Me revoilà presque 10 ans après, en plein mois d'août et pas un chat dans les rues. Un contraste plus que saisissant.
Pour atteindre la Butte je suis partie du métro Corvisart, et j'ai monté des grands escaliers qui mènent directement dans un jardin tout en pente, le jardin Brassaï. Pourquoi en pente ? Ce n'est pas dû à une folie du paysagiste mais bien à cause de la nature du terrain où l'on exploitait autrefois de l’argile pour fabriquer des tuiles et des briques.
J'ai continué sur la rue des 5 Diamants et j'ai pris la première rue à droite, le passage Barrault.
Sur les conseils de mon bouquin "Promenades dans les villages de Paris" je suis allée voir ce qui est actuellement une crèche collective. Il s'agit de "l'unique mégisserie du petite Gentilly qui ait échappé à la démolition lors du remblaiement de la vallée de la Bièvre [...] Les mégissiers y blanchissaient les peaux, autrement dit ils en ôtaient les poils et les préparaient pour l'opération suivante, le tannage."
J'ai rebroussé chemin pour me rendre à l'Alsace à Paris, et suis passée devant de jolies rues étroites, toujours aussi désertes :
Me voici enfin dans la rue Daviel, qui dessert donc l'Alsace à Paris, mais aussi la jolie Villa Daviel juste en face avec ses jolies maisons en briques, et ses portails colorés.
Après m'être imprégnée du charme de la villa, j'ai rejoint la rue Michal. Je pense que si un tracteur était passé sous mon nez ça ne m'aurait pas choquée. Ca sent la campagne vous ne trouvez pas ?
Le n°27 que l'on discerne au centre de l'image ci-dessous est plutôt très rare : "un corps de logis allongé coiffé d'un toit descendant très bas". C'est pas moi qui le dis c'est l'auteur de mon super livre Dominique Lesbros.
Et enfin, avant d'achever la balade, j'ai été interpelée par ces chaussures accrochées un peu partout sur des fils dans la rue de la Butte-aux-Cailles. Apparemment c'est un petit clin d'oeil aux nombreuses manufactures de souliers qu'il y avait dans le secteur, à l'époque où les tanneries et mégisseries à proximité pouvaient leur fournir le cuir nécessaire.
La promenade se termine ici. On peut facilement rejoindre le métro Tolbiac par le passage Vandrezanne et le passage du Moulinet et enfin retrouver la civilisation ! Si si je vous jure, c'est des vrais gens sur la dernière photo :)
Départ : Métro Corvisart
Arrivée : Métro Tolbiac